Comment repenser la qualité de vie en zone urbaine alors que la ville se densifie pour contenir l'étalement urbain ?

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Villes stationnaires : la fin de l'étalement urbain ?

Vue aérienne de la ville de Clermont-Ferrand avec la cathédrale et les montagnes en arrière-plan.
Mardi 18 avril 2023

Ville stationnaire : vers une densité urbaine désirable ?

L'étalement urbain sans limites n’est ni soutenable, ni désirable. Pour le contenir sans brimer la dynamique de la ville, il faut développer des solutions à la fois efficaces et attractives. Toutes passent par l'augmentation du nombre d'habitants par rapport à l’emprise au sol de la ville. Or, la densification a mauvaise presse : congestion du trafic, nuisances, pollution… Plusieurs acteurs planchent sur l'acceptabilité de la densité urbaine. Le concept de ville stationnaire fait partie de ces réponses.

Pourquoi des villes « stationnaires » 

Pourquoi ce terme « stationnaire » est-il employé pour désigner la ville de demain ? Philippe Bihouix, co-auteur du récent ouvrage « La ville stationnaire », s'explique sur ce choix : « Il y a un petit côté provocateur dans le titre [...] et un hommage à John Stuart Mill », confie-t-il au micro de France Inter dans une interview accordé en ce début d’année 2023. La particularité de Mill, économiste et philosophe britannique, c’est qu’il croit en l’arrêt de la croissance. Alors que sous ses yeux l'industrialisation bat son plein, le penseur du XIXe voit cet état stationnaire comme désirable et n'empêchant en rien le progrès parallèle des sciences et des arts. La ville stationnaire reprend cette idée d'épanouissement axé sur la qualité de vie et non sur la quantité des terres consommées par la ville.  

 

Qu'est-ce que l'étalement urbain ?  

L'étalement urbain, c'est-à-dire l’emprise au sol de la ville, progresse à raison de 20 000 et 30 000 hectares par an en France. Le pays a perdu environ 50 % de sa surface agricole depuis les années 1970. Le rythme, un temps effréné, est en phase de décélération, mais reste soutenu. Car cette artificialisation répond à un vrai besoin en logement, en locaux d'activités, en entrepôt et en infrastructure de toutes sortes. Tout le défi de la ville de demain consiste à adresser ce besoin sans repousser les frontières de la ville. La ville stationnaire prônée par les trois auteurs de l'ouvrage éponyme, n’est donc pas une cité figée, mais plutôt une ville intelligente qui connaît ses ressources et qui sait les valoriser.  

 

Comment se construit la ville stationnaire ?  

La ville fait face à une demande croissante en immobilier résidentiel et professionnel ainsi qu’en équipements et services publics. Elle doit accueillir, stimuler l’économie et l'innovation sans pour autant consommer du sol naturel. Cette équation est-elle solvable ? La réponse est oui, selon les trois co-auteurs Philippe Bihouix, Sophie Jeantet et Clémence de Selva, respectivement ingénieur, architecte-urbaniste et architecte.  

Alors concrètement, par quelles actions passe la construction de la ville stationnaire ? Il s’agit tout simplement de faire avec l’existant. Nos grandes métropoles regorgent de surfaces artificialisées non exploitées : friches industrielles, bâtiments délaissés, constructions vieillissantes non conformes aux normes en vigueur… Pour bâtir durablement, il faut proposer une offre renouvelée sur le territoire de la ville.  

Cela signifie aussi optimiser l'occupation des sols artificialisés. Il faut renverser la tendance pour que le nombre d’habitants par rapport à l’emprise au sol augmente. Ce qui soulève un autre problème : celui de la densité urbaine. Une expression négativement chargée qui évoque la congestion du trafic, les nuisances sonores, ou encore les problématiques de qualité de l’air. La densité urbaine désirable est devenue un sujet d’étude incontournable qui doit accompagner les ambitions gouvernementales fixées par le Plan Biodiversité.  

 

Vers une densité urbaine désirable  

Le sol doit être vu comme une ressource à part entière. Sa disponibilité étant limitée, la priorité doit être donnée à la requalification des surfaces déjà artificialisées. L'objectif « zéro artificialisation nette » d’ici à 2050, prévu par la loi Climat-résilience, va en ce sens. Plusieurs actions menées en parallèle doivent rendre ce changement non seulement acceptable, mais désirable.  

 

Favoriser la mobilité douce et les transports en commun 

La congestion du trafic, avec toutes les nuisances que cela induit pour les riverains, est un défi majeur. La ville de demain doit favoriser dès maintenant le recours à la mobilité douce et aux transports en communs afin de réduire l’usage des véhicules motorisés individuels. 

 

Construire plus haut pour ouvrir l’espace  

Densifier sans affecter la qualité de vie, c’est possible. Cela suppose souvent de construire plus haut afin de libérer de la surface au sol. Les précieux mètres carrés disponibles pourront être valorisés en espaces publics végétalisés et aménagés pour créer la rencontre et renforcer le lien social à l’échelle du quartier.   

 

Considérer la densité d'activité humaine  

Le logement n’est pas le seul paramètre à prendre en compte. Les acteurs économiques ont besoin de locaux, de bureaux, d’entrepôts... Ils gèrent aussi les commerces qui font partie intégrante du paysage urbain. Ces activités modifient en journée le nombre de personnes sur une zone donnée. On parle aussi de densité d’usage 

 

Mobiliser des matériaux durables et performants  

Renouveler l’offre en immobilier dans le cadre du développement de la ville stationnaire passe aussi par l'emploi de matériaux durables en rénovation et en écoconstruction. L'usage des matériaux biosourcés pour les opérations d'isolation thermique des bâtiments existant est un choix vertueux pouvant être intégré à une démarche d'économie circulaire.  

Issus de productions locales, ces matériaux (paille, chanvre, fibre de bois…) affichent un bon bilan carbone en agissant notamment sur le facteur transport. Leurs propriétés techniques sont par ailleurs équivalentes, voire supérieures, à celles des produits synthétiques issus de l’industrie pétrochimique.  

Il est donc possible de conjuguer l'amélioration du cadre de vie en zone urbaine et la préservation de l'environnement et des dynamiques économiques locales.  

 

La Métropole de Clermont-Ferrand prépare la ville de demain  

La métropole de Clermont-Ferrand travaille activement sur ces questions. D'ici à quelques années, le territoire clermontois sera desservi par deux lignes de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS). Ces véhicules électriques toucheront jusqu’à plus de 80 % des habitants dans certains quartiers pour rejoindre le centre. En parallèle, Clermont Auvergne Métropole prévoit également des actions de réaménagement qualitatif afin d’offrir un environnement verdoyant propice au développement de la mobilité douce et à l'amélioration de la qualité de vie en milieu urbain 

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